Stickers, Wi-Fi et champagne, le Tour de France s’est installé au Heysel
Le grand cirque du Tour s’est lancé ce mercredi à 14 heures et ça bosse ferme dans les palais de Brussels Expo.
- Publié le 03-07-2019 à 22h45
- Mis à jour le 04-07-2019 à 08h12
Le grand cirque du Tour s’est lancé ce mercredi à 14 heures et ça bosse ferme dans les palais de Brussels Expo. La sécurité est au taquet. Les membres de Securitas veillent au grain et fouillent la moindre petite poche des sacs à dos. Cette journée n’a rien de normale. Le Tour est officiellement lancé… pour ses organisateurs.
Le Palais des Expositions de Bruxelles grouille de monde alors que Christian Prudhomme se balade tranquille, lunettes de soleil posées sur le nez. Le big boss du Tour est étonnamment détendu à seulement trois jours du Grand Départ.
"Le seul truc qui me stresse, c’est que tout ce qui est mis en place plaise à Eddy Merckx. Ce Tour est le sien. Il en est la star", répète-t-il à l’envi.
S’il n’est pas sur les nerfs, c’est parce qu’il peut compter sur un effectif aussi énorme que rodé. La machine du Tour est lancée à pleine vitesse. Rien ne peut l’arrêter. Pas même une petite heure de visite protocolaire qui vient casser la journée du directeur de l’événement.
Entre des réunions dont il ne compte plus le nombre ("il y en a trop"), Christian Prudhomme a inauguré une immense bâche à l’effigie d’Eddy Merckx. Une photo gigantesque (la plus grande du pays) qui sera visible via les hélicoptères lors des deux arrivées bruxelloises.
Petit Quizz et bonnes questions
Aux côtés de Philippe Close (bourgmestre de Bruxelles) et Benoit Hellings (premier échevin de la ville), il a coupé le ruban jaune et effectué une visite du site du Heysel. Les trois hommes se sont livrés à un quizz d’un des stands visant à éduquer les collaborateurs à la sécurité et ont éclaté de rire en voyant "une bouteille de champagne" comme possible réponse à la question : "Que devez-vous obligatoirement avoir dans une voiture officielle du Tour ?".
Visiblement ébahi par l’organisation, Philippe Close a posé un nombre énorme de questions au patron du Tour qui lui a souvent répondu en démarrant par "bonne question".
Il y a de quoi être curieux. Bruxelles est le témoin d’une des organisations les plus compliquées de l’univers du sport mondial : une compétition itinérante de trois semaines.
"Là est tout le défi", nous lance un bénévole des accréditations. "Pour l’instant, c’est un défilé de Belges mais quand on arrivera dans l’Est de la France, ce sont les Alsaciens qui vont débarquer dans nos locaux pour quelques jours."
Les membres de l’organisation défilent petit à petit dans la grande salle où sont dispatchés les bureaux officiels. Chacun rejoint son équipe après un passage obligé par la garde-robe géante. Un assortiment de vêtements qui change tous les deux ans et qui est soigneusement réparé sur le pouce par trois couturières bossant à un rythme effréné.
Deux heures pour décorer une voiture
Un peu comme les responsables de la décoration des voitures. L’équipe en charge de placer les autocollants a commencé le travail à Paris depuis la mi-mai et le termine à Bruxelles sur les trois jours qui restent.
Pour préparer une voiture, il faut compter près de deux heures d’un travail minutieux. Chaque véhicule est affublé d’une quinzaine de stickers. Et avec 225 voitures et 30 motos, le calcul est vite fait.
"Et nous ne nous occupons que des véhicules de l’organisation, pas de la caravane", précise le responsable de l’atelier. "Nous posons également les radios dans les voitures et réparons les dégâts durant la nuit", ajoute-t-il en pointant un break bien cabossé à hauteur de la roue avant-gauche.
Seul endroit calme ce mercredi, la salle de presse, forte de plus de 500 places, va grouiller de monde dans les jours à venir. Ce week-end, elle accueillera la majeure partie des 2.000 journalistes accrédités.
Avec un nouveau record en vue : celui de la photo la plus rapidement envoyée. "On parlait de 14 secondes à partir du moment de la photo d’Usain Bolt jusqu’à la publication sur le web et on espère être aux alentours de 12 secondes sur le Tour", explique Henri Terreaux, directeur de Projets chez Orange.
Pour les responsables de l’Internet, le défi est immense. À titre d’exemple, Terreaux parle de 25 kilomètres de fibre optique tirés rien que sur la ligne d’arrivée. "Nous devons alimenter un village qui ne cesse de bouger", résume-t-il.
Les challenges sont nombreux au long de la quinzaine mais les organisateurs ont le sourire. "Le Tour est lancé pour nous et tout est en place pour que les étapes belges soient une réussite", lance Christian Prudhomme. "Le Tour est un peu de retour à la maison."
Ils vont utiliser la connexion internet du Roi
La Belgique est une bonne terre d’accueil, si on en croit les personnes qui travaillent sur le Tour. À une exception près : le réseau à Laeken. Orange, fournisseur de l’accès à Internet, s’est retrouvé devant un souci de connexion dans les environs du palais royal. Les techniciens ont dû trancher pour une solution peu orthodoxe : ils se brancheront sur le wi-fi du Roi.
"Nous devons utiliser la fibre optique qui permet au palais royal d’avoir le wi-fi", sourit Henri Terreaux, directeur de Projets chez Orange. "Mais qu’il ne s’inquiète pas, sa connexion sera toujours aussi bonne."
Evenepool, l’idole des jeunes
La conférence de presse des enfants a renforcé l’image de star du jeune Belge.
Il ne fait pas partie des huit coureurs sélectionnés par la Deceuninck-Quick Step et, pourtant, les enfants n’avaient d’yeux que pour Remco Evenepool lors de la conférence de presse qui leur permettait d’interviewer trois cyclistes dans les locaux du Tour.
Face à un public de jeunes enfants néerlandophones, le gamin de 19 ans a encore fait jouer son côté sympathique, n’hésitant pas à blaguer ou à lancer des débats avec ses deux acolytes du jour : Greg Van Avermaet et Maxime Montfort.
"Les gars, on peut dire ce qu’on mange avant une course ?" a-t-il lancé en plaisantant avant de parler d’hydratation. "On boit 5 litres par course, non ?"
Il a quand même laissé un peu de place aux autres invités, notamment à Greg Van Avermaet, qui a dit "vouloir gagner une étape" et affirmé qu’il pensait Wout Van Aert "capable de remporter le contre-la-montre de Pau".